Le paradoxe : l'huile à 0.60€ à la GMS et le GO à 1.15€

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gégé71
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Le paradoxe : l'huile à 0.60€ à la GMS et le GO à 1.15€

Message par gégé71 »

Le paradoxe : l'huile à 0.60€ en alimentaire à la GMS et le GO à 1.15€ à la pompe
Article paru dans le Journal de Saône et Loire du 15.09.2005 page 7

LES BIOCARBURANTS DE PLUS EN PLUS SÉDUISANTS
Quand l'huile de la salade fait tourner le moteur de la voiture

Des automobilistes utiliseraient l'huile végétale achetée en magasin pour la mélanger au gasoil de leur moteur diesel. Vrai ou faux ? A Mâcon, sans raison objective, les ventes d'huile ont grimpé de 15 %.

Réduire la consommation de pétrole et diminuer les rejets de gaz à effet de serre sont les deux atouts principaux qui ont conduit les spécialistes à étudier les biocarburants. Jusqu'ici, un coût de production trop élevé handicapait l'avenir de cette solution. Mais la flambée des prix du pétrole a changé la donne. Et les consommateurs en ont tellement marre de voir leur porte-monnaie exploser à la pompe qu'ils tentent des expériences inattendues.
Notre confrère « Aujourd'hui en France » révèle qu'à Nantes, les ventes de bouteilles d'huile de colza et de tournesol ont presque doublé entre juin et septembre dans les grandes surfaces. Sous le couvert de l'anonymat, un automobiliste explique qu'en ajoutant 30 % de cette huile dans son moteur diesel, il économise 14 € par plein de carburant (le litre d'huile coûte 60 centimes, contre 1,15 € pour le gasoil).
Cette pratique est bien sûr interdite pour la simple raison que l'huile végétale échappe à la fameuse TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et que l'État ne voit pas d'un bon oeil cette fuite éventuelle de rentrées fiscales. Les douanes sont donc habilitées à faire la chasse aux voitures dont le sillage laisse une odeur de friture et à faire payer aux contrevenants une amende égale à deux fois le montant des taxes non perçues.
Ceux qui se servent de l'huile pour la salade dans le but de faire tourner le moteur de leur voiture, assurent que le mélange ne présente aucun risque pour la mécanique. Ce n'est pas l'avis de l'Institut français du pétrole : « Inadaptées à l'alimentation directe de moteurs diesels modernes, les huiles végétales de colza ou de tournesol doivent être transformées en une opération de transestérification avec du méthanol, qui donne les esters méthyliques d'huiles végétales. » Autrement dit, pas de salut sans industrialisation.
En Saône-et-Loire une augmentation de 15 % des ventes d'huile de colza a été observée par Bruno Mazuy, directeur du Carrefour de Crêches-sur-Saône, qui compare août 2004 avec août 2005. Pour quelle raison ? « Il n'y a aucune raison pour que l'huile alimentaire soit un produit en vogue. Avec la lutte contre l'obésité et les matières grasses, la tendance devrait être à la baisse ou au maintien des chiffres. Cette augmentation de 15 % est assez étonnante. » Mais personne, forcément, ne peut expliquer où passe cette surconsommation d'huile végétale.
Dans le domaine agricole, officiellement une seule CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole) possède une presse à huile : la CUMA d'Étrigny « Saveurs de Bourgogne ». Christophe Brethenet et ses collègues Pascal Goujon et Bernard Taton sont injoignables, trop occupés à travailler dans leurs cultures et trop sollicités car leur expérience intéresse beaucoup de monde.
Leur matériel a coûté environ 5 000 €, plus le prix du bloc de filtration. A la maison Brethenet, on explique que l'huile de colza est utilisée pour partie dans le moteur diesel du tracteur, qu'on s'en sert aussi pour manger la salade et que le résidu solide du pressage, le tourteau, sert à nourrir les agneaux. Il faut savoir en effet qu'une tonne de grains donnera environ 0,6 tonne de tourteau et 0,4 tonne d'huile.
En Saône-et-Loire, en dix ans, les surfaces cultivées de colza ont pratiquement doublé, passant de 4 600 à 9 200 hectares. Faisons le pari qu'à Bercy, un haut fonctionnaire ne va pas tarder à imaginer une biotaxe.
Denis Wuyam

P.S.
CUMA dont je suis adhérent. Presse Oléane (en chips le tourteaux) sur remorque, pour l'instant filtration après décantation, utilisation dans l'exemple sur JD 6600 pour travaux tirants, sans modif moteur en mélange variable HVB+Fuel.
Prudence pour la médiatisation vu les résultats du procès d'Alain Juste à la Cour Européenne.
Des coops de mon département ont pour projet à l'étude (Extrusel Chalon/Saône regroupant Coop de Beaunes Verdun, CAVS...) de faire de la prestation de service en HVC (Huile Végétale Carburant) pour leurs adhérents et utilisation des tourteaux dans l'alimentation animal. Mais ils attendent la LAO. Ce serait un très gros tonnage, et pour eux cela rentrerait dans les projets nationnaux du gouvernement. Comme quoi, il n'y aurait pas que le Diester. La demande d'HVC vient de la base, des adhérents. Sa bouge dans le silence chez les agriculteurs, mais ça va bouger fort.
gégé71
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Message par gégé71 »

Pour comprendre où est le problème et pour ma part dire que les "biocarburants" sont d'abord une problèmatique agricole et donc de société avant d'être une problèmatique énergétique et écologique.


En 1990, nous étions à 5 chèvres/Ha de SAU (à 650L/ch au CL et à Gènes+), avec 500 qx de vente de céréales sur 44 Ha (agilo-calcaire superficiel à 30 de RU en moyenne), dont 16 de culture céréales-oléagineux, achat d'aliment, et 4 UMO (Unité de Main d'Oeuvre temps plein). En engrais nous étions à 3000 Unités d'N, 2600 U de P et 2600 U de K pour l'exploitation.

En 2005, nous sommes à 2,5 chèvres/Ha de SAU (à 500L/ch non CL et quelques IA), plus aucune culture de vente, une autonomie alimentaire totale avec cette année une vente exceptionnelle de 60 tonnes de foin, passage à la monotraite, 40 Ha dont 10 de culture céréales-oléagineux, 2 UMO et des mises aux normes fromagerie, effluents d'élevage, et nouvelle PAC. Plus aucun salarié.
Je regarde mes prêts banquaires, tous sont liés à soit la mise aux normes (fromagerie, véhicules de marché, stockage effluents), soit à la mise en valeur de la production pour "la futur" AOC avec un séchoir BR à foin. En engrais sur la campagne 2005 nous sommes à 700 U de N, 540 U de P et 720 U de K. En Kw d'électricité, nous avons triplé la consommation entre 1990 et 2005 lié principalement à la fromagerie et au séchoir foin. En fuel, en litres bien sur, nous avons baissé par deux, surtout lié à la simplification de travail du sol, et à l'utilisation pour le séchoir à foin d'un capteur solaire (d'une année sur l'autre la consommation de fuel avec cet outil peut-être variable en fonction de l'ensoleillement). Autre économie la baisse de la consommation de l'eau, moins d'animaux, plus de pâturage, et économie d'eau au niveau des lavages traite et fromagerie.

Le constat que je fais, à la louche, c'est que les prix de vente de nos produits (maintient voir baisse par rapport au coût de la vie même en vente directe) pour nous, nous ont fait évolué (pas dans le bon sens à mon avis). C'est que l'augmentation du prix de l'énergie et des règles de mises aux normes, ont contribué à la diminution de la Main d'Oeuvre dont son prix a augmenté sur les 15 années. A mon niveau, vue l'érosion des prix des matières premières alimentaires, et cela risque de continuer (si il n'y a pas prise de conscience du phénomène par nos politique et surtout par le consommateur avec son pouvoir de nuisance qu'est la moins disance des prix), il est plus intéressant de produire une partie de celle qui va remplacer mes achats d'énergie, plutôt que de produire de la matière première à un pris au ras des paquerrettes, et qui va faire que mon temps de travail sera de moins en moins rénumérateur. Je rapelle que la meilleure rénumération de mon temps de travail je l'obtients à la vente de mes produits sur les marchés, ensuite à la fromagerie et que la plus basse rénumération est à la production. Et si je retire les 4500 € de primes que je vais toucher cette année, mon travail de production ne sera pas rénumérer.

Il est temps que les consommateurs prennent conscience de cela. Si non que restera t'il ? Que des fonctionnaires de l'agriculture, rénumérés par les impôts du contribuable. Mais le contribuable qui sera t'il si il n'y a plus de travail rénumérateur ?
Anartoka
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Message par Anartoka »

LOL :!: :!: :!: :!: :!: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :!: :!: :!:

J'adore le passage sur l'Institut français du pétrole :D
http://www.anartoka.com et on y parle d'HVB :)
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Message par SUBOT »

Même type d'article paru le 16/09/2005 dans la Dépêche du Midi

ENVIRONNEMENT. 0,70 EURO LE LITRE, C'EST LE PRIX D'ACHAT, SOUS LE MANTEAU, POUR UN CARBURANT À BASE DE COLZA OU DE TOURNESOL
Interdit à la vente, le biocarburant séduit

Irréductibles partisans du biocarburant aux multiples avantages selon eux, les défenseurs des huiles végétales pures (HVP) refont parler d'eux. Via l'institut français des HVP, ils lancent une pétition nationale au départ d'Agen (lire ci-dessous). Le Colza ou le tournesol sous forme liquide peuvent, mélangés au gasoil, intéresser toutes les catégories socio- professionnelles selon les promoteurs de ce carburant écologique.
Réponse des responsables de l'Institut : tout propriétaire d'un véhicule utilisant le gasoil. L'apport de l'huile ne nécessite pas de réglage du moteur, y compris pour les HDI, TDI ou Common Rail, les nouvelles techniques d'injections. A 5 %, les HVP peuvent être introduites dans les réservoirs sans difficulté. A 30 %, la bicarburation est obligatoire pour les moteurs de génération récente. Un kit peut également être installé. Pour une utilisation à 100 %, une « conversion » est possible. Selon les défenseurs de ce mode de propulsion, 80 % du parc automobile national à motorisation diesel peuvent utiliser les HVP « dans une proportion pouvant jusqu'à 70 % d'huile dans le gasoil. » Ce biocarburant « augmente la longévité du moteur. » D'autres études ne vont pas dans le même sens.
Aux environs de 0,70 euros le litre. Toujours selon les spécialistes de l'Institut français, un automobiliste peut économiser jusqu'à 25 % sur son carburant compte tenu d'un prix d'achat du gasoil à la pompe situé entre 1.1 et 1.2 euros. Problème majeur toutefois : les HVP sont vendues sous le manteau dans le département. Acheter ce biocarburant et s'en servir pour son véhicule sur la voie publique tombe sous le coup de la loi. « C'est clair, c'est interdit » rappellent ses promoteurs, citant l'article 265 ter du code des douanes. Le flagrant délit est passible d'amendes.
Outre les économies pour le portefeuille, rouler aux huiles végétales pures est aussi « un acte militant ». Le ton est volontairement écologique, dans le droit fil des accords de Kyoto et des efforts à faire pour réduire les effets de serre. Les HVP font également coup double dans l'agriculture : 3 kg de tournesol donne un litre de carburant, et deux kilos de tourteau pour l'alimentation animal."

Quant aux risques liés à la médiatisation, je ne suis pas tout à fait d'accord avec gégé71, il n'y a que comme ça que le gouvernement bougera. Et s'il taxe l'HVB, après tout pourquoi pas (si la taxe est moins forte que pour le gasoil).
Je préfèrerais ne donner mon fric qu'à l'Etat et aux agriculteurs français plutôt que, comme aujourd'hui, à l'Etat, à TotalElfFinaEssoBP... et aux émirs. Non ?
gégé71
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Message par gégé71 »

Subot,

J'ai employé le terme prudence pour la médiatisation. Car c'est une vrai folie, la sollicitation des médias. Et les medias racontent ce qu'ils ont envie, en utilisant les personnes. CAD reprendre une partie de tes arguments, avec leur perception à eux. Donc je préfère une médiatisation maîtrisée. C'est à dire montrer, inviter les gens à partager l'expérience dans un contexte défini, et échanger avec des infos précises. Je suis pour informer les gens.

Par exemple, un collègue Cumiste Christophe Brethenet organise le samedi 8 octobre 2005 à Champlieu, commune d'Etrigny (71) (à l'ouest de l'axe Chalon/Saône - Tournus) une ferme ouverte de 9h30 à 17h00.
Au programme :
- visite de la ferme et des différents ateliers (moutons, volailles, céréales)
- des débats sur les bio-carburants, les circuits courts, la diversification
- des démonstrations de chien de troupeau - presse à huile
- un repas paysan avec des produits fermiers (Prévoir environ 10€/personnes)
monom
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Message par monom »

Gégé je ne te souhaite qu'une chose: pouvoir faire tourner ta ferme en autonomie complète et crois moi que c'est bien parce que je n'aime pas le fromage de chèvre que je n'en t'achete pas. Bon vent à toi
C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses
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